Cet article de 1928 retrace une partie de notre histoire viticole. La vigne est désormais greffée sur des porte-greffes américains, mais leurs aptitudes et leur adaptation aux conditions pédoclimatiques de la Champagne, restent à évaluer. Pierre Bonnet souligne qu’à cette époque on peut "considérer le vignoble champenois comme un vaste champ d’expérience" où un porte-greffe se démarquera rapidement des autres, le 41 B. Nous vous invitons à découvrir des extraits choisis de cet article dont certains passages, évoquant la pénurie du matériel végétal et ses conséquences ou encore l’importance du choix du porte-greffe, sont toujours très actuels !
Rapport. Communiqué à la réunion viticole annuelle de l’AVC, le 17 mars 1928. Le Vigneron Champenois, 1928 (extrait)
Parmi les questions que soulève la plantation d’une vigne greffée, le choix des porte-greffes est la première à résoudre : c’est même la plus importante. Car si l’on peut à la rigueur s’accommoder de distances de plantations qui ne correspondent plus tout à fait à des nécessités nouvelles de culture, si l’on peut également changer sans trop d’inconvénients un système de taille, il est par contre à peu près impossible de remédier à l’adaptation défectueuse d’un porte-greffe ou à son manque d’affinité pour le greffon qu’on lui a confié.
Depuis le début de la reconstitution en Champagne, la culture des vignes greffées a été l’objet d’observations suivies et de communications nombreuses et très intéressantes. On pourrait donc penser que tout a été dit sur cette question et qu’il est superflu d’y revenir. Mais tant qu’on plantera des vignes greffées, le choix des porte-greffes restera d’actualité1. [...]
Les fournitures de porte-greffes que nous faisons tous les ans nous permettent de connaître assez exactement les quantités des différentes variétés employées en Champagne, et de suivre ces variations.