Cet article de 1946 retrace une partie de l’histoire de la reconstitution du vignoble champenois. Lucien Boyer et Paul FrançotA y relatent comment petit à petit, les cépages qui font aujourd’hui la renommée du vignoble champenois se sont imposés. Une mention spéciale pour le Meunier, qui a su trouver sa place dans l’encépagement et contredire les critiques sur la qualité de ses vins. Nous vous invitons à découvrir cet article, riche de références historiques, sur nos cépages !
La reconstitution du vignoble. Le problème de l’encépagement en Champagne
Contrairement au choix des porte-greffes qui est pour les vignerons une sujétion récente, celui de l'encépagement quand il s'agit d'établir une vigne a, de tous temps, préoccupé leur esprit.
En Champagne, en raison de la recherche de la qualité d'une part, et de la situation septentrionale extrême de cette région d'autre part, le choix s'est naturellement et rapidement limité à quelques cépages convenables.
C'est du reste l'expérience de plusieurs générations de vignerons qui a opéré cette sélection des cépages nobles et de culture économiquement possible.
Cependant, certains facteurs ont influencé la proportion des divers cépages cultivés dans les différents crûs, ainsi que leur sélection qui a été poussée dans la recherche d’un rendement plus élevé.
Si autrefois, avec les vignes « en foule », les variations de I'encépagement dans le temps étaient lentes, il en va autrement de nos jours avec les vignes greffées dont les « reconstitutions » dans le temps et dans l'espace se déroulent à un rythme relativement rapide, susceptible dans ces conditions d'amener des perturbations importantes dans la qualité de la production.