L’article ci-dessous a été rédigé à l’aube du développement de la non-culture en vigne, qui va bouleverser les pratiques d’entretien des sols, consistant en l’application répétée d’herbicides de prélevée.
Le premier herbicide de synthèse, à base d’hormones (le 2,4D) a été homologué en France en 1946. Avec l’augmentation des apports en fertilisant depuis le début des années 1950, les problèmes de gestion de la flore montent en puissance. A l’époque, la couverture herbacée est composée en majorité d’annuelles, de vivaces à rhizome (chardon) et de pluriannuelles telles que des Rumex. Les premiers essais de désherbage chimique de prélevée, à activité "résiduaire", sont réalisés avec un produit contenant du diuron en 1957 (KARMEX DW), puis en 1958 avec de la simazine (HERBOXY S). Dans les années 1950, l’efficacité et la sélectivité des herbicides s’améliore (auparavant, des produits corrosifs, tel l’acide sulfurique, étaient testés en désherbage).
A l’époque de la rédaction de l’article, les spécialités commercialisées contiennent de l’atrazine (GESAPRIME), de la simazine (GESATOPE), de la chlortiamide (PREFIX), complétées en post-levée par de l’aminotriazole. Le "binage chimique", à base de diquat et paraquat existe déjà.
L’essor de la non-culture va prendre corps dans les années 1970, avec les triazines, en particulier le CARAGARDE, à base de terbuthylazine et de terbuméton. Le désherbage chimique apporte du confort de travail, il baisse le recours à la main d’œuvre, diminue le risque de gel de printemps et d’érosion. Mais il soulève aussi des inquiétudes, au premier rang desquelles les inversions de flore, en particulier le développement du liseron, comme évoqué dans l’article, les risques de défauts de sélectivité (les herbicides ne sont jamais totalement sélectifs, que de déboires avons-nous connu !), voire des craintes de stérilisation du sol… Le glyphosate arrive sur le marché au milieu des années 1970.
