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La Vigne

Bilan de surveillance des populations de drosophile suzukii dans notre vignoble

Drosophila suzukii (Matsumura) est originaire d’Asie du Sud Est. Elle a été détectée pour la première fois en Europe en 2008, et dans la moitié nord de la France en 2011. C’est une espèce invasive particulièrement problématique pour les fruits à noyaux et à baies. Contrairement aux drosophiles indigènes, la femelle possède un ovipositeur lui permettant de pondre dans des fruits intacts pendant la phase de maturation, pouvant entraîner une dégradation de la qualité sanitaire des fruits.

Dans l’état actuel des données, la drosophile suzukii est considérée comme un ravageur secondaire en vigne, à surveiller toutefois, du fait de ses fortes capacités adaptatives : la durée d’une génération est plutôt courte, elle est très féconde (environ 300 œufs par femelle), son potentiel de dispersion est élevé, elle colonise une large gamme de plantes hôtes et enfin elle affectionne les climats tempérés et plutôt humides. Les conditions dans notre vignoble lui sont favorables.

Cette nouvelle mouche a fait particulièrement le buzz en 2014, bien au-delà de la Champagne d’ailleurs, en lui attribuant la responsabilité des dégâts de pourriture acide. Auparavant, cette altération de la qualité des raisins n’était observée que dans quelques situations ponctuelles. Elle a concerné pour la première fois en 2014 d’importants volumes de récolte. Pourtant, à l’époque, l’étude de la répartition des dégâts de pourriture révélait un déterminisme commun à la pourriture grise et la pourriture acide. En schématisant, la première a laissé la place à la seconde sous l’effet des températures élevées et de l’humidité, favorables à la prolifération des microorganismes responsables de la pourriture acide. Dès lors, nous avons rangé la suzukii au rayon des responsables secondaires. Néanmoins, nous avons engagé, par prudence, un plan de surveillance destiné non seulement à prendre en main différents outils de suivi des populations, et évaluer la nuisibilité de cette mouche. Nous avons par ailleurs pu contextualiser les données de la bibliographie au vignoble champenois, et par là-même, mieux nous les approprier. Cette étude s’inscrit dans le plan d’action prioritaire visant à préserver et à améliorer la qualité sanitaire de la récolte.

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Le contenu de cet article est réservé aux Vignerons et Maisons ressortissants du Comité Champagne et aux abonnés à la version papier.

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