Auteurs : Pierre Gastou1,2, Lucas Etienne1, Lucia Guerin-Dubrana1, Chloé E. L. Delmas1
1SAVE, INRAE, Bordeaux Sciences Agro, ISVV F-33882 Villenave d’Ornon, France
2Département Sciences de l’Environnement Univ. Bordeaux, F-33405 Talence, France
Contact : chloe.delmas@inrae.fr
Afin d’étudier la sensibilité variétale à l’esca, nous avons récemment analysé les incidences annuelles de symptômes foliaires issues d’une parcelle expérimentale (2017-2023)1 et d’un réseau de surveillance des maladies du bois en France (2003-2023)2. Ces travaux ont permis de confirmer la variabilité très importante d’incidence d’esca entre cépages, que ce soit dans les régions viticoles françaises ou au sein d’une même parcelle, ouvrant la discussion sur les facteurs à l’origine de cette variabilité.
Exploiter la diversité des cépages, un outil pour la gestion durable de l’esca ?
L’esca est une des maladies du bois de la vigne qui mobilise la recherche française et internationale depuis plusieurs décennies et constitue une des menaces majeures pour la rentabilité et la pérennité des vignobles sur tous les continents3-4 .
L’esca cause des symptômes internes et externes associés à un dysfonctionnement hydraulique5.
Suite à l’arrêt de l’unique traitement chimique efficace en Europe -l’arsénite de sodium-, des stratégies de gestion durable de l’esca ont émergé, mais sans toutefois valoriser la large diversité des cépages de vigne (Vitis vinifera L.). L’utilisation de la diversité variétale connaît désormais un regain d’intérêt notamment avec les enjeux actuels d’adaptation au changement climatique. En France, plusieurs dispositifs ont été mis à profit pour suivre les maladies du bois sur un panel de cépages, dont (i) la parcelle VitAdapt6 et (ii) un observatoire national de surveillance des maladies du bois de la vigne, relancé dans le cadre du Plan National Dépérissement du Vignoble2.