La variété est un taxon (rang) botanique inférieur à celui de l’espèce. Chez la vigne, il existe une seule espèce européenne Vitis vinifera, plus de 20 espèces américaines et plus de 50 espèces asiatiques. Au sein de chaque espèce, il existe une diversité qui se traduit en termes de variétés pouvant être distinguées les unes des autres sur la base d’un ensemble de descripteurs ampélographiques.
Ainsi le Pinot noir et le Pinot blanc sont deux variétés différentes, la couleur de la baie étant un caractère qualitatif majeur les discriminant. Il en va de même pour les porte-greffes, le 41B MGT est une variété issue d’un croisement réalisé en 1882 entre le Chasselas B (Vitis vinifera) et Vitis berlandieri.
Le cépage est un terme ampélographique qui désigne une variété de vigne cultivée pour en faire du vin. Pour les puristes, un cépage est à 100 % un Vitis vinifera. Dans cette logique, Voltis, Floreal, Artaban, Souvignier gris ou encore Carbernet Cortis qui intègrent dans leur génome une petite part des Vitis américaines ou asiatiques, sont des variétés et non des cépages. Les sept variétés cultivées en Champagne, sont bien des cépages !
Enfin, les clones (ou accessions) sont autant d’expressions de la diversité au sein d’une même variété. Les clones se distinguent les uns des autres par des mutations fines quantitatives affectant le rendement, la conformation des grappes ou la précocité.
En revanche, si la mutation porte sur un caractère majeur comme la couleur, les caractéristiques organoleptiques ou la villosité, elle est à l’origine d’une nouvelle variété. Explications avec l’exemple du Meunier !
Le Meunier est issu d’une mutation chimérique du Pinot noir. La mutation porte sur la villosité mais elle a aussi eu des conséquences sur la pigmentation anthocyanique des organes (c’est le cas des nervures des feuilles adultes), la découpure des feuilles et les caractéristiques organoleptiques. Ces différences ont conduit à individualiser le Meunier en tant que variété distincte. Et attention : son nom officiel est bien Meunier et non "Pinot Meunier", qui n’est même pas un synonyme reconnu en France. Enfin, pourquoi dit-on que c’est une chimère ? Le Meunier est une chimère car des cellules de deux génomes différents se trouvent juxtaposées dans les tissus de la plante : les cellules épidermiques externes du Meunier sont constituées d’un génome mutant différent (lui conférant sa villosité) du génome des couches internes.