Le "plan d’action" sur les produits phytopharmaceutiques et une agriculture moins dépendante aux pesticides, a été présenté le 25 avril 2018. Ce plan dresse un panorama des leviers que l’Etat français souhaite actionner pour diminuer l’utilisation des produits phytosanitaires. Quatre priorités sont développées, dans l’ordre de citation dans le texte : la diminution rapide de l’utilisation des substances les plus préoccupantes, les études d’impact et la limitation des expositions aux produits phytosanitaires, une utilisation accrue des produits de biocontrôle et des PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) et bien sûr le renforcement du plan Ecophyto.
Le terme "produit phytosanitaire", quels que soient les risques associés, est traduit en "pesticide" pour le grand public, avec bien sûr une connotation négative. De la même façon, le terme "chimie", est désormais détourné de sa définition première (science de la nature qui étudie la matière et ses transformations) pour être associé à des produits perçus comme particulièrement néfastes pour l’environnement et la santé. Dans ces conditions, l’Etat français a développé deux concepts, dont le statut réglementaire a été défini dans la loi d’avenir agricole en 2014 : le biocontrôle et les PNPP, présentés comme des alternatives aux "produits chimiques". L’objectif de la démarche consiste à offrir une acceptabilité sociale aux produits de protection des plantes. Le principe général du biocontrôle consiste à utiliser des méthodes de lutte inspirées de la nature, présentées comme moins perturbantes pour l’homme et l’environnement. Les produits et agents relevant des strictes définitions rappelées ci-contre doivent nécessairement s’inscrire dans le schéma de la protection intégrée des cultures, car ils sont généralement présentés comme moins efficaces que les "produits chimiques". La protection intégrée combine plusieurs solutions de lutte : favoriser la biodiversité pour espérer la régulation "naturelle" des populations de bioagresseurs, utiliser des mesures prophylactiques pour limiter la sensibilité de la culture, recourir aux produits de protection en complément, en limitant les interventions grâce à des Outils d’Aide à la Décision ou des outils de surveillance. La qualité d’application doit aussi être optimisée, pour limiter les doses d’apport, et limiter les impacts.
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