Tous les ans, plus de 600 échantillons de sol sont analysés au laboratoire CAMA à Reims via le logiciel VITISOL. Ce dernier, élaboré par le Comité Champagne et la Chambre d’Agriculture, est adapté pour l’interprétation des analyses de sol au sein du vignoble champenois. Il fournit des stratégies globales de fertilisation sur plusieurs années. A chaque prélèvement, une fiche de renseignements permet de caractériser la parcelle étudiée en termes d’historique des pratiques.
Pour les vignerons ayant accepté de diffuser ces renseignements, ces derniers sont retournés au Comité Champagne, afin d’être stockés dans une base de données. Ils fournissent des informations d’une immense richesse pour étudier l’évolution des sols !
En voici quelques résultats qui en disent long sur l’impact des pratiques viticoles sur le sol.
Quelles sont les évolutions majeures ?
Plus de matières organiques
Depuis 1994, on observe une nette augmentation de la teneur en matières organiques (MO) des sols (figure 1).
Sur 13 812 parcelles analysées, le taux moyen de MO en Champagne augmente de l'ordre de 10 % en une vingtaine d'années. On observe un pic à 3,75 % entre 2007 et 2009 et un retour à des valeurs qui se stabilisent autour de 3,5 et 3,6 % à partir de 2010. Les matières organiques sont en grande partie composées de carbone. Ainsi, l’augmentation de la matière organique depuis 1994 va forcément induire une augmentation du rapport C/N (figure 2).