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La Vigne

Fertilisation phosphatée de la vigne en Champagne

Après 20 ans d'expérimentation, on peut conclure que la vigne a de très petits besoins en phosphore. Elle l'assimile très facilement grâce aux mycorhizes. Alors, faites des économies, n'en mettez pas !

Co-auteurs : Rachida Nouaïm, Rémi Chaussod Services et Etudes en Microbiologie du Sol et Environnement / courriel : contact@semse.fr

Le phosphore, de formule chimique P, mais que l’on exprime souvent en P2O5, est un des éléments majeurs pour le développement végétatif de la vigne. Elle l’absorbe à partir du  sol sous forme d’ions phosphate (PO4). Des microorganismes du sol interviennent en aidant la plante à prélever ces ions, très peu mobiles, notamment à travers la symbiose mycorhizienne (aspect développé dans la seconde partie de cette étude). 

Contrairement à l’azote, l’effet du phosphore sur la vigne ne dépend pas de la quantité apportée. Une teneur trop faible n’induit généralement pas de carence ; au  niveau national, ce phénomène n’a été observé que sur certains sols sableux du littoral et dans d’autres très rares cas. A l’inverse, et fort heureusement, un excès ne semble pas toxique pour la vigne. En Champagne, la teneur moyenne en phosphore des analyses de terre effectuées via le réseau Vitisol est de 0,47 g/kg (dosage  par la méthode Joret-Hebert). C’est presque dix fois le seuil agronomique recommandé puisque les teneurs souhaitables sont comprises entre 0,05 et 0,20 g/kg. La  carte présentée en figure 1 montre les teneurs en P2O5 moyennes (méthode Joret-Hebert) par communes, calculées à partir des données Vitisol.

Le problème du phosphore est son impact environnemental puisque c’est le principal élément responsable de l’eutrophisation des rivières et des milieux humides. En  mots plus simples, cet élément fertilisant favorise la prolifération des algues qui vont se développer de façon anarchique dans les milieux aquatiques, provoquant  l’asphyxie de ces milieux vivants. A plus long terme, l’autre problème est la rareté des phosphates naturels. Ce minéral issu de l’exploitation de gisements miniers peu  nombreux n’est pas renouvelable et les ressources s’épuiseront tôt ou tard. Certaines cultures vivrières étant beaucoup plus dépendantes de cet élément que la vigne,  la profession se doit d’économiser cette ressource fossile.

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Le contenu de cet article est réservé aux Vignerons et Maisons ressortissants du Comité Champagne et aux abonnés à la version papier.

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