Quels sont, de manière objective, les effets de la viticulture biologique (et de la viticulture durable) sur la vie des sols, la vigueur de la vigne, les rendements, la composition des raisins, le profil des vins ou la qualité sanitaire des produits obtenus ? Telles sont les questions que nous nous sommes posées il y a maintenant une vingtaine d’années. Le programme Biofilière, pionnier et original lors de sa mise en place en 1998, a tenté de répondre à ces différentes questions. Le programme Biofilière a été construit sur la base d’un réseau de parcelles conduites par les vignerons eux-mêmes, selon le cahier des charges de la viticulture biologique et le référentiel de viticulture durable. Cinq couples de parcelles ont été implantés dans le vignoble à Gyé-sur-Seine (dès 1998), puis à Cormicy, Courteron, Hautvillers et Vandières (en 2002). Les parcelles conduites de manière biologique et durable étaient juxtaposées. Topographie, exposition, sols, âge des vignes, cépages, porte-greffes et densités de plantation étaient homogènes à l’intérieur de chacun des couples. Dans un souci de recherche d'équilibre propre aux démarches de viticulture durable et biologique, les vignes ont été conduites par les viticulteurs de manière à respecter leurs objectifs. Chaque vigneron a conservé la liberté d'appliquer les techniques qu'il jugeait les plus adaptées. Les modalités dites "bio" ont été conduites en bio ou en biodynamie selon les sites. Les pratiques entreprises dans la modalité "viticulture durable" se sont quant à elles progressivement réformées, au rythme de l’évolution du référentiel de viticulture durable en Champagne. Ces modifications ont porté notamment sur l’entretien des sols, avec une réduction de l’emploi des herbicides et une progression de l’enherbement et du désherbage mécanique en cours de programme. Les mesures ont concerné différents domaines :
Études viticoles
- Études pédologiques (analyse des sols) à Gyé-sur Seine.
- Études biologiques (macro et microfaune du sol, analyse floristique) à Gyé-sur-Seine.
- Études agronomiques (vigueur, rendement, qualité des raisins…) sur l’ensemble du réseau.